Seconde rhéto aux Etats-Unis : le bon choix ?
Une seconde rhéto aux Etats-Unis est, depuis quelques années, rentrée dans les mœurs dans notre Royaume. Mais quel est le véritable intérêt de refaire sa rhéto ?
Il y a, pour commencer, une double-connotation négative dans les mots « refaire » ou « seconde».
Ensuite, il convient de réfléchir sur le bénéfice éducatif de ce séjour alors que le fossé bien connu entre les secondaires et l’enseignement supérieur est chez nous très important. D’un apprentissage encadré et accompagné en petits groupes (classes) en humanités, on passe, dans notre système belge, à une autonomie totale avec peu de guidance pédagogique et sans tutorat (à l’inverse de l’enseignement anglo-saxon où l’étudiant se voit très souvent désigné un tuteur dès le début de l’année scolaire) à l’université.
Pire, l’étudiant, après sa rhéto, choisit, sans la moindre transition, une matière dont il n’a en sa grande majorité jamais eu la moindre heure de cours (droit, médecine, marketing, communication, etc.). Comme les tortues qui, à la naissance, tâchent de rejoindre la mer mais que peu atteignent, nos étudiants frais émoulus de rhéto échouent sur la plage de la 1ère année d’études supérieures faute d’une vraie préparation et d’un coaching scolaire.
Lire à ce propos l’article dédié au coaching scolaire.
Doubler sa rhéto pour se préparer à l’enseignement supérieur : la solution ?
Le succès de la seconde rhéto – comme si on doublait – repose sur le constat de ce fossé. Mais la seconde rhéto prépare-t-elle vraiment à l’enseignement supérieur ?
Les Etats-Unis : la destination de prédilection des Belges
Le pays où se rendent la plupart des Belges qui choisissent de refaire une rhéto, ce sont les Etats-Unis. Cependant, le niveau d’études secondaires y est notoirement plus faible que chez nous et qu’en Europe du Nord en général. L’étude du professeur américain John H. Bishop, de la Cornell University, NY, intitulée « Which Secondary Education Systems Work Best? The United States or Northern Europe ?”, démontre et explique pourquoi les jeunes nord-européens sont 10% de plus en moyenne que les adolescents américains à atteindre la fin des secondaires et apprennent beaucoup plus au cours de celles-ci. La plupart des pays européens exigent d’ailleurs que les étudiants américains sortis du secondaire accomplissent deux ans d’année supérieure avant d’intégrer une université en Europe pour atteindre le niveau exigé. Si on suit cette logique, refaire une rhéto aux US reviendrait à refaire … sa 4ème d’année de secondaires. Est-ce vraiment le tremplin idéal pour se préparer aux études supérieures ? Les mots « academic year » utilisés pour désigner la seconde rhéto ne sont-ils dès lors pas usurpés ?
Ne cherchez donc pas dans le menu déroulant de nos formules “refaire une rhéto”, vous ne la trouverez pas, jamais !
En outre, côté légal, si on se base sur le site du gouvernement américain qui traite du visa J1 http://j1visa.state.gov/programs/secondary-school-student, on y lit les conditions d’admission suivantes :
Participants en high school aux US
Secondary Students must:
- Be at least 15 years of age, but not more than 18 years and six months of age as of the program start date, or
- Not have finished more than 11 years of primary and secondary school, not including kindergarten; and
- Not have previously participated in a secondary school student academic year or semester exchange program or attended school in the United States in either F-1 or J-1 status.
Ce qui voudrait dire que tous les étudiants qui terminent leur rhéto en Belgique après avoir accompli 6 années de primaires et 6 années de secondaires … ne sont PAS éligibles pour effectuer une seconde rhéto aux Etats-Unis, parce que le total atteint 12 années et non 11.
Et enfin, côté finances, quand on sait que ni l’école secondaire ni la famille d’accueil ne sont rémunérées, débourser de € 10.200 à plus de € 20.000 pour une année (voyage compris), n’est ce pas un peu cher payé pour refaire … sa 4ème année d’humanités ?
La fin de la seconde rhéto aux US : chronique d’une mort annoncée ?
Pour cause de budget en baisse et de problèmes d’intégration des jeunes sortant de rhéto en Belgique qui sont plus âgés que leurs nouveaux compagnons de classe en “high school” aux US (et ailleurs), le quota des places a été revu drastiquement à la baisse, en moyenne de 40%. Lire cet article paru dans Vers l’Avenir dont le titre à lui seul résume bien la situation : “Vers la fin de la rhéto à l’étranger”.
Quelle alternative à une seconde rhéto aux Etats-Unis ?
Ne nous comprenez pas mal, nous considérons que partir après la rhéto est un projet extrêmement bénéfique et nous vous en donnons 5 bonnes raisons ici. Par ailleurs, nous savons que les Etats-Unis reste une destination de prédilection pour beaucoup. Voici donc des alternatives que nous proposons et qui correspondent plus à l’ADN de Languages & Travel et pour lesquelles nous vous garantissons une meilleure préparation à l’enseignement supérieur.
Soit en conservant un cadre scolaire :
- aux Etats-Unis : le “community college“, établissement où les Américains s’inscrivent après la “high school” pour se préparer à l’université et combler le fossé qui les sépare de l’enseignement universitaire. C’est une voie plus “soft” pour rentrer à l’université. De nombreux “community colleges” ont des accords avec des universités qui permettent aux étudiants de passer en 3ème année de “Undergraduate” après deux années passées en “community college”. Plus d’infos sur les études supérieures à l’étranger, ici.
- ou dans d‘autres pays :
– des cours de langues : Languages & Travel sélectionne les meilleures écoles de langues dans le monde (notamment sur base de classement, par exemple au Royaume-Uni). Nous privilégions des écoles “familiales” où la direction connait ses étudiants et est plus impliquée dans l’organisation des cours et des activités extra-scolaires.
– un semestre dans un “College of Further Education” en Angleterre comme le Chichester College où l’étudiant choisit entre des cours d’anglais et / ou des cours professionnalisants ou académiques. Possibilité de combiner le semestre avec un trimestre dans un autre pays anglophone ou non
– une “Gap Year” ou “Foundation Year au Royaume-Uni, aux Etats-Unis ou en Australie, que nos voisins français appellent “prépa” : voir l’offre de Study Experience.
Soit hors cadre scolaire :
– une formule de Visa Vacances Travail plus engageante et plus responsabilisante. En effet, les jeunes doivent se prendre en charge avec, bien entendu, une assistance sur place. Possibilité de combiner plusieurs semaines / mois de cours de langues en début de séjour avant d’effectuer des jobs rémunérés qui permettent aux jeunes de subvenir à leurs besoins. Les cours sont payants et les familles d’accueil sont rémunérées pour les services rendus. Avantage de la formule : coût 3 à 10 x plus bas qu’une seconde rhéto si le jeune ne suit pas de cours de langue. Languages & Travel organise 2 séances d’infos gratuites en visio toutes les semaines, cliquez ici pour vous y inscrire.
A vous de choisir !
Pour un complément d’information, voici un autre article susceptible de vous intéresser “Gap year : quoi faire, à quoi ça sert et comment la valoriser ? ”